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Trottoir chagrin

dimanche 13 février 2011.
 

On les nomme filles de joie ,

par une vulgaire erreur,

Car le plus souvent elles sont filles du malheur...

Ecoutez bonnes gens,

l’histoire que je vais conter ;

l’histoire de cette enfant qu’un soir j’ai rencontrée.

C’était en fin de jour,

j’allais d’un pas pressé ;

j’ai coupé au plus court ; quelqu’un m’a abordé.

C’était une "fille de rien", une ombre de la nuit ;

Elle m’a pris la main , j’ai dit : "non", j’ai souri.

Elle n’avait pas vingt ans, cette "fille sans vertu" ,

Qui offrait ses talents aux quidams de la rue. .

Elle m’a demandé du feu, je n’ai pas refusé ; .

On ne refuse pas si peu,

même lorsqu’on est pressé.

A la lueur de la flamme, nos yeux se sont croisés ;

Alors, j’ai vu une femme,

une femme au coeur brisé.

Elle s’est mise à parler,

j’ai changé mon programme ;

J’ai pris le temps

d’écouter la série de ses drames.

Longtemps elle m’a conté les déboires de sa vie ;

Quand elle eut terminé, elle m’a juste dit : "merci".

Merci pour simplement ne pas l’avoir repoussée ;

merci pour cet instant que je lui avais donné.

Elle m’a dit : "à demain" ; j’ai fait : "oui",

sans y croire.

J’ai repris mon chemin, elle, sa place dans le noir.

Mais je n’ai jamais revu cette fille de douleur

Qui, un soir, en pleine rue,

m’a confié ses rancoeurs.

Et si poète j’étais, sous ma plume clémente,

Ses louanges

j’écrirais pour qu’une âme les chante.

Moi, je ferais rimer trottoir et désespoir,

Moi je ferais rimer fille de rien ...

Avec chagrin.

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